Monday, March 26, 2007

Saison 1 d'Enterprise ou l'occasion manquée

Alors que J.J Abrams prend les commandes des destinées de la saga star trek, Il est de bon ton de critiquer Rick Berman, l’ancien producteur des séries, de NEXT GE à ENTERPRISE et des 4 derniers films.

Pourtant, Rick Berman est loin d’être, le seul responsable du déclin de star trek que l’on constate depuis près de 10 ans, la Paramount a tué la poule aux œufs d’or à force de la surexploiter.

Comment en est on arrivé là ?

Petit flash-back : 1991, Star Trek : the next generation (Next ge) est la série la plus populaire de l’histoire de la télévision avec près de 20 millions de téléspectateurs réguliers par semaine.

En 1993 alors que la série touche à sa fin, des rumeurs d’une série de S.F. concurrente, Babylon V, pousse la Paramount à commander une nouvelle série star trek à Rick berman, ce sera Deep Space Nine.

Deep Space Nine marque, à mon sens, le début de la surexploitation du concept star trek :

Une station spatiale extra terrestre près d’un vortex ouvrant sur une partie inexplorée de la galaxie devient l’avant poste le plus important de la Fédération.

Pas mal sur le papier, en pratique les premiers épisodes sont d’un ennui mortel, la série devra alors artificiellement développer une série d’intrigues autour de la guerre contre le Dominion pour trouver son souffle, mais s’éloigner par là même, de la vision pacifiste de Roddenberry.

Deep space 9 s’enlisera aussi dans des considérations culturelles franchement trop poussées sur les ferengis ou sur les klingons, lesquels détourneront à mon avis, le téléspectateur moyen, qui s’intéresse peu aux règles d’acquisition ferengis ou à « l’escargot cola »…

La série Voyager en 1995, de par son concept « retour aux sources », aurait pu permettre de redresser la barre, malheureusement, les scénarii, ne sont pas toujours à la hauteur et 7 saisons c’est très long, pour trouver son chemin vers la terre, d’où des histoires pas toujours très intéressantes sur des holodeck déréglés (archi vues et revu dans next ge et ds9).

Les taux d’audiences étant cependant encore corrects pour DS9 et Voyager et les résultats au box office encore honorables (Insurrection, 1998), on ne se préoccupera pas d’opérer un quelconque changement et quitte à faire encore de l’argent, on choisit, en 2001, de produire une nouvelle série, Enterprise et un nouveau film, Nemesis.

Pour Enterprise, ce n’est pas le concept préquel qui est cependant en cause, , c’est le traitement de type « minimum syndical » de la première saison.

Une première saison en forme de « goutte d’eau qui fait déborder le vase », une première saison si peu ambitieuse, si ennuyeuse, que tous les développements ultérieurs, qui iront pourtant dans le bon sens, ne serviront à rien.

J’affirme que la première saison d’Enterprise aurait pu être l’électrochoc salutaire pour la saga star trek, , elle n’aura fait que l’enterrer par des épisodes d’une lourdeur, et d’une insipidité hallucinante.

Le problème n’est donc pas la mise en chantier d’une enième série, c’est le manque d’audace et de créativité dans l’exploitation d’un filon qui paraissait pourtant inépuisable.

Je regardais hier encore , « Breaking the ice », un de ces épisodes de la saison 1 et j’ai trouvé cela incroyable :

Il ne se passe réellement quelque chose que dans les 9 dernières minutes d’un épisode déjà réduit à 40 mn ! (contre 43 pour next ge et 48 pour la serie classique)

Une séquence de près de 5 mn voit le capitaine Archer, s’adresser de manière virtuelle à des écoliers terriens qui ont des tas de questions à poser à l’équipage, sur la chasse d’eau ou les microbes dans l’espace, super …

Et c’est comme ça qu’avec une audience de 13 millions de personnes pour l’épisode pilote ,pourtant moyen d’Enterprise, on est passé à une audience calamiteuse de 3 millions et l’annulation de la série en 2005.

Il faudra donc un film à 100 millions de $ de budget avec des stars annoncées, un producteur et des scénaristes de renom, pour espérer que le Phénix star trek renaisse encore de ses cendres.

Cela n’aurait peut être pas été nécessaire si la major, au lieu de simplement encaissé des revenus certes de plus en plus faibles , s’était préoccupée un moment de création artistique , de renouvellement des équipes, des concepts et des scénarios.