Monday, April 06, 2015

Le Droit selon Star Trek : un ouvrage indispensable.

Nous avons rencontré, en janvier dernier Fabrice Defferrard, Professeur de Droit à l'université de Reims, il est l'auteur de l'ouvrage "le Droit selon Star Trek"

Un ouvrage en langue française sur la Saga est déjà en soi extraordinaire,  mais son érudition, le foisonnement de ses références ainsi que son analyse à la fois rigoureuse et accessible, font de ce livre une œuvre indispensable pour toutes les personnes qui s'intéresse à la fois à la S.F. et au Droit. 


Actualitrek : M. Defferrard, vous êtes professeur de Droit et l'auteur d'un essai incroyable intitulé "Le Droit selon Star Trek" (Editions Mare & Martin) Comment un professeur de Droit dans un pays connu pour être plus réfractaire que d'autres à Star Trek, se lance-t-il dans une telle aventure, là où aucun universitaire n'est jamais allé ?

C’est le résultat de la conjonction de deux situations et d’un moment. La conjonction, c’est que, d’une part, je suis amateur de science-fiction et un fan de la première heure de Star Trek. J’ai vu les premiers épisodes de la série originale lorsqu’ils étaient diffusés sur Télé Luxembourg, que l’on pouvait capter de France. D’autre part, ma profession où le droit est omniprésent ; je vois donc souvent les choses à travers ce filtre du droit. Ensuite, il y a eu un moment : le moment où, regardant un épisode, j’ai compris les liens puissants qui existaient entre Star Trek, comme littérature des possibles, et le droit, comme façon d’appréhender le monde. J’ai donc décidé de faire ce livre pour dire cela tout en mesurant la difficulté de l’entreprise. Mais l’envie était là et ne m’a plus quittée.


Actualitrek : Le livre s’adresse aussi bien aux juristes qu'aux fans de S.F., mais on devine aussi, à sa lecture, qu'il constitue une analyse inédite d'un phénomène de la culture populaire qui propose depuis 50 ans un idéal où le Droit a triomphé. Est ce une certaine idée de l'Amérique qui est véhiculée dans Star Trek, d'après vous ?

Sans nul doute. Star Trek, bien que son message soit universaliste, veut montrer l’image d’une Amérique humaniste, bienveillante, respectueuse des droits d’autrui, audacieuse. Star Trek nous propose un modèle socio-juridique, un paradigme disent les spécialistes, et ce modèle, on l’a compris, est porté par les Américains. C’est une vision un peu bien-pensante parce que l’on sait tous que les Etats-Unis ne se comportent pas toujours ainsi et comme toute nation, qu’ils ne sont pas irréprochables. Mais c’est un idéal à atteindre, même si, comme tous les idéaux d’ailleurs, il est emprunt d’une certaine naïveté. Ce qui est certain en revanche, c’est que quel que soit notre avenir, on ne pourra pas se passer de droit, un droit qui relie les gens entre eux tout en maintenant une certaine distance. Personnellement, je rêve plus d’un futur startrekkien qu’un futur façon Blade Runner ou Bienvenu à Gattaca.

Actualitrek: Quel sont les épisodes qui sont, à votre sens, les plus édifiants par rapport aux questionnements juridiques ?

Je peux vous en donner un par série, sachant que c’est un peu arbitraire et que beaucoup d’épisodes sont passionnants.
Dans la série originale, incontestablement, c’est l’épisode double « La Ménagerie ». Spock y montre un sens très aigu du procès puisqu’il utilise le droit à la preuve, qui est un des principes de procédures fondamentaux, notamment en matière pénale, pour réussir à faire la lumière sur les événements de Talos IV. La Directive VII et les ordres de Starfleet n’y feront rien. Le droit à la preuve supplante tout et à cela, il fallait quand même y penser.
Dans La Nouvelle génération, il y a « Être ou ne pas être », qui tend à déterminer le statut juridique du lieutenant-commandeur Data : personne ou chose ? Sujet de droit ou objet de droit ? C’est un questionnement classique dans tous les systèmes juridiques et auquel nous aurons à faire face un jour
Outre « Dax », il y a un épisode que j’aime beaucoup dans Deep Space 9, c’est « La Poursuite », où l’on suit les mésaventures de Tosk. Cet épisode montre comment, en interprétant de manière audacieuse la Directive première, on peut concilier le principe ce non-ingérence avec le respect de pratiques culturelles étrangères. Sisko va ainsi laisser le chef O’Brien désobéir à l’un de ses ordres, afin de rétablir l’équilibre des règles. C’est très fort.
Evidemment, Voyager comporte de nombreux épisodes marquants. J’ai du mal à choisir. Il y a « Divergences artistiques », sur les affres du H.M.U. qui se fait dépouiller par son odieux éditeur et dans lequel, comme avec Data, se pose la question de son statut juridique.  Il y aussi « Tuvix », qui aborde de manière très originale et sensible la question du droit à la vie.
Enfin, dans Enterprise, série injustement sous-estimée, il y a l’épisode intitulé « Cogenitor », qui est remarquable. Il montre que l’absence de Directive première peut conduire à une catastrophe, et que le droit est libérateur.
Je terminerai par le film Star Trek : Into Darkness, où nous avons un cas indiscutable de violation de la Directive première par le capitaine Kirk, dans son désir de sauvetage du petit peuple de la planète Nibiru. Cela lui coûtera d’ailleurs le commandement de l’Enterprise, preuve qu’on ne plaisante pas avec cette règle.

Actualitrek : Gene Roddenberry disait que Star Trek était une fenêtre vers une humanité qui croit en elle-même et en ses capacités. Le Droit dans Star Trek, omniprésent, comme vous l'avez brillamment illustré dans votre livre, vient-il parachever cette vision d'une humanité qui a su se parfaire ?

Si l’on en croit le philosophe du langage George Steiner, l’humanité est toujours en mouvement. Elle se nourrit de ses expériences passées pour aborder les événements qui arrivent sans cesse devant elle, pour autant qu’elle soit capable d’en prendre conscience. Le désir de s’améliorer est constant ; il suffit de revoir l’épisode pilote de Star Trek : La Nouvelle génération (Rendez-vous à Farpoint). L’entité Q veut faire le procès de l’humanité, qu’il juge barbare et inapte à toute évolution. Mais le capitaine Picard lui oppose les progrès et l’amélioration de son espèce au cours des siècles. Le procès intenté par Q, qui se base sur des événement passés de l’histoire humaine, est donc injuste parce qu’il est anachronique.
S’agissant du droit, il est évident que l’univers de Star Trek a atteint un certain objectif. De nombreux droits de la personnalité, ainsi que plusieurs libertés fondamentales, sont considérés comme définitivement acquis, qu’il s’agisse de droits substantiels ou de droits procéduraux. On ne les discute plus, il ne sont plus l’objet d’une lutte et leur éventuelle remise en cause est hors sujet. Ces droits et ces libertés posent uniquement des problèmes d’application dans des hypothèses parfois complexes en pratique, ce qui permet au capitaine et à ses officiers d’exercer toute leur sagacité. C’est tout l’intérêt de la liberté qu’offre Star Trek en terme de cas. Il en est ainsi du droit de disposer librement de son corps, de l’égalité entre les sexes et les espèces ou encore de la présomption d’innocence. La lutte ne se situe plus au niveau de l’existence de ces principes, mais de leur mise en œuvre. Il s’agit là probablement de l’un des apports les plus importants et l’un des paris les plus audacieux de Gene Roddenberry.

Actualitrek : Le postulat de votre livre n'est-il pas finalement que Star Trek est une série d'anticipation juridique encore plus qu'une œuvre de science-fiction pure ? 

Star Trek appartient au genre littéraire et cinématographique de la science-fiction, et plus spécialement au space opera. Est-ce une œuvre d’anticipation ? Autrement dit, est-ce qu’elle nous annonce de futures inventions ou découvertes ? Sur le plan technologique, oui. On sait tous que certaines des inventions de Star Trek font aujourd’hui partie de notre quotidien. En outre, les physiciens les plus sérieux comme Stephen Hawking (fan de la série) et Lawrence M. Krauss qui a écrit La métaphysique de Star Trek estiment que certaines possibilités banales de la série (la téléportation, la vitesse supra-luminique) ne sont pas incompatibles avec les lois de la physique, en l’état de nos connaissances (à l’université de Genève, par exemple, des chercheurs sont parvenus à effectuer la téléportation de l’état quantique d’un photon vers un cristal, c’est-à-dire vers de la matière, et ce à 25 km de distance). Plus proche de nous, on voit que les officiers de la station Deep Space 9 ont souvent à la main un « pad », tablette connectée permettant de communiquer au sens le plus large, à une époque de la série (1993-1999) où l’ordinateur personnel est encore peu diffusé et où on ne connaît pas internet. Je serais très étonné que les concepteurs des tablettes numériques et de l’«ipad » ne se soient pas inspirés et pour tout dire n’aient pas « piqué » l’idée.
Sur le plan socio-juridique, Star Trek est-elle prophétique ? Je l’aimerais bien, même si pour cela, il a fallu notamment passer par les Guerres eugéniques, ce à quoi nous ne sommes pas à l’abri dans le monde réel compte tenu des avancées fulgurantes en matière de génétique et d’impression 3D de matières organiques. La société idéale et humaniste imaginée par Gene Roddenberry, une société où domine la règle de droit, la justice et les respect des libertés individuelles est à bien des égards fantasmatique. L’individu est placé au cœur du dispositif juridique, dans une vision du monde très proche de la philosophie d’Emmanuel Kant. Les officiers de Starfleet sont vertueux et modérés, tout en étant passionnés par ce qu’ils font. C’est très attirant et ce serait merveilleux, mais j’ai peur que nous n’en prenions pas la direction. Dans Star Trek, l’individu et la soif de connaissances sont les valeurs autour desquelles pratiquement  toutes les règles s’organisent. Dans notre monde réel, l’individu est écrasé par des intérêts financiers et politiques qui le dépassent. L’homme est secondaire, il vient après, et la culture comme la connaissance ne sont pas des priorités. L’accroissement des droits de la personnalité s’est accompagné du développement d’une société de contrôle, une sorte de dictature douce, ce qu’avaient annoncés les grands philosophes Michel Foucault et après lui Gilles Deleuze (dont je rappelle que l’œuvre a en partie inspiré le scénario de la trilogie Matrix). Sans être pessimiste, il faut plutôt se tourner vers George Orwell et Philip K. Dick. Mais en soi, l’idéal de Star Trek n’est pas impossible. 

Actualitrek : Vous présentez les capitaines de Starfleet comme des juristes qui disent le Droit face à des situations inédites, c'est là un point passionnant que vous développez dans votre ouvrage ! 

A bord d’un vaisseau ou d’une station, le capitaine tient de multiples rôles. Du point de vue strictement juridique, il est tour à tour officier de l’état civil (il procède à des mariages), juge, procureur, avocat, etc. Je pourrais citer de nombreux épisodes. Mais surtout, le capitaine est le premier interprète, sur le terrain, des Directives de Starfleet Command, et singulièrement de la Directive première. C’est lui qui décide d’appliquer cette norme capitale ou, au contraire, d’y déroger. C’est un travail très difficile, proche de celui d’un magistrat, et ce d’autant qu’en mission, il faut généralement agir vite, voire dans l’urgence. Il est donc indispensable que le capitaine ait suivi une formation juridique très solide, qui ne peut avoir eu lieu qu’à l’Académie. Le capitaine ne peut pas décider n’importe quoi, sinon il risque une mutinerie ou il peut être désavoué par ses supérieurs et encourir des sanctions disciplinaires : c’est ce qui est arrivé au capitaine Kirk au début du film Into Darkness, hypothèse rarissime de violation frontale de la Directive première, comme je l’ai indiqué.
Ce qui est très puissant dans Star Trek, c’est que le système juridico-politique est cohérent, quelle que soit l’époque ou la série, d’Enterprise jusqu’à Voyager. Cela « tient ». C’est probablement l’une des raisons de l’engouement d’un public mondial et de la durée de la franchise. La société de Star Trek a un succès parfaitement mérité parce qu’elle est incroyablement bien imaginée et construite. Je forme l’hypothèse que des professeurs de droit ont conseillé les scénaristes dès le début car pour être moi-même professeur de droit à l’université, je suis sidéré par la qualité juridique des intrigues impliquant des questions de droit ou de justice (comme le procès de Data par exemple ou les cas d’interprétation de la Directive première). Star Trek pourrait servir sans aucune difficulté d’outil pédagogique pour faire découvrir et enseigner le droit.

En faisant référence à Star Trek : Voyager, vous expliquez que Janeway et son équipage, propulsés à 75000 années lumière de la Fédération, décide de faire appel à une fiction juridique lorsqu'elle décide de continuer à suivre le règlement de Starfleet alors qu’il y a peu de chances, au vu de la distance à parcourir, de revoir un jour la Terre, c'est le Droit vu comme seul recours dans une situation désespérée?

Si vous voulez dire que le capitaine Janeway s’appuie sur un Etat de droit (ou plus précisément sur une Fédération de droit) pour sauver le Voyager du chaos, la réponse est oui. Que se serait-il passé si elle n’avait pas convaincu son équipage de maintenir un certain statu quo juridique et d’entreprendre un voyage de retour, sur une base juridique connue ? Il y aurait eu des mutineries, des meurtres et le vaisseau aurait sans doute été détruit. Fin de l’histoire.
Le génie total de Janeway, c’est d’avoir convaincu son « équipage », c’est-à-dire ses officiers, les insurgés du Maquis à nouveau enrôlés sous la bannière de Starfleet et les divers rescapés comme Neelix le Talaxien et Kes, la jeune Ocampa, de la pertinence et de la nécessité de cette fiction du droit. Ici, sans fiction, il n’y avait plus de réalité possible et plus d’espoir. Un comble, quand on y pense...
En même temps, quelle audace, quel courage ! Et c’est la puissance de la fiction qui a permis d’établir l’autorité et la légitimé du capitaine Janeway dans le nouvel ordre des choses qui se présentait après la projection dans le quadrant Delta, ce qu’elle qui a fort bien compris, et c’est ce qui l’a maintenu sans faiblesse jusqu’au retour, outre naturellement ses immenses capacités personnelles.



Saturday, July 06, 2013

I.V. un groupe français en "vedette américaine" sur la B.O. de Star Trek Into Darkness

Le groupe francais I.V. (prononcez eye vee) a eu l'immense privilège de produire une chanson pour la bande originale du film Star Trek : Into Darkness et de collaborer directement avec son metteur en scène, J.J. Abrams. Actualitrek a voulu en savoir plus, Interview.



Le clip d'I Wanna race with you du groupe I.V.

Actualitrek:  Pourriez vous tout d'abord nous présenter les membres de votre groupe? Quand I.V. s'est-il formé?

Matthieu: Le groupe s'est formé il y a environ un an, mais c'est plus compliqué que cela car on travaillait déjà ensemble depuis un long moment. Entre nous, c'est finalement une longue histoire, sans parler du fait qu'il y a deux frères dans le groupe !!

Actualitrek : Que signifie le terme I.V, Comment vous définiriez-vous musicalement?

Jean-Noël: En réalité, le terme I.V a de nombreuses significations, on préfère laisser les gens trouver la leur… mais ce n’est pas le chiffre 4 en tout cas !

Laurent: Et pour nous définir musicalement, je dirais qu'on écrit des chansons pop à la manière d'un groupe de rock avec un son moderne plutôt électro.

Actualitrek : Vous avez collaboré avec des artistes renommés avant votre aventure « Star Trek », pourriez vous nous en citer quelques uns?

Jean-Noël: En tant que songwriters et producteurs on a eu l’opportunité de collaborer avec différents artistes internationaux tels que Timbaland, Jay Sean, Flo Rida et Eva Simons…

Nick: On a eu la chance de travailler avec pas mal d’artistes & d’auteurs/compositeurs très talentueux  et d’horizons différents.


Actualitrek : Les rapports entre Star Trek et la France sont assez complexes, ce qui rend votre implication dans ce projet d'autant plus remarquable, pouvez-vous nous parler de votre premier contact avec la production de « Star Trek – Into Darkness »?

 Jean-Noël: On était en studio en plein enregistrement de l'album quand notre maison de disques nous a dit que Paramount voulait nous rencontrer pour collaborer avec JJ Abrams sur la B.O. du film.

Laurent: On a été conviés dans les locaux de Paramount pour une projection privée d'un extrait du film et la présentation du projet de BO, c'était plutôt cool!

Jean-Noël: On est hyper fiers que ce soit le premier titre que les gens entendent de nous !

5) J.J. Abrams est il vraiment l'auteur des paroles de votre morceau "(I Wanna) Race With You", comment s'est déroulée votre collaboration avec un metteur en scène d'une telle envergure?

Jean-Noël: J.J. Abrams et Charles Scott ont produit un instrumental sur lequel nous avons écrit les paroles, les mélodies de voix et Nick (notre chanteur) a posé dessus. Une fois le morceau fini, tout est allé très vite.

Nick: On voulait trouver un thème qui reste dans l'esprit du film et qui coïncide avec la scène en question. On est donc très vite tombés sur l'idée de courses de fusées & on a créé un univers qui s'articule autour de ça. C'était une superbe expérience de collaborer avec JJ ! Lui & son équipe sont très efficaces et on est arrivés en plein cours de montage donc tout s'est fait rapidement, JJ s'est montré très ouvert à nos propositions, c'était un vrai plaisir pour tout le monde!

Actualitrek: Était-il question dès le début que votre musique apparaisse dans une des scènes-clés du film? Comment cette décision a-t-elle été prise?

Laurent: Oui lors du premier RDV avec Paramount, il était tout de suite question que le titre apparaisse dans la scène en question.

Matthieu: Le fait que la scène se passe dans un club et, qu'en plus elle soit drôle nous a vraiment plu. Pour ma part, j'étais fan !

Actualitrek : Votre musique n'est inclue que dans la VF et la VOST du film. A votre connaissance, JJ Abrams a t-il décidé de faire de même pour d'autres versions en choisissant des groupes différents selon les pays ou êtes-vous une exception culturelle?

Laurent: On sait que sur certains autres territoires, d'autres versions existent, mais on n'a pas plus d'infos.
Nick: On s'est concentrés un maximum sur la réalisation de notre titre.


Actualitrek: Connaissiez-vous bien l'univers de Star Trek avant votre participation sur le film?

Nick: On n'est pas incollables sur la série mais pour ma part j'ai vu pas mal d'épisodes quand j'étais plus jeune donc j'en connais les grandes lignes sans pour autant être un parfait trekkie. Quant aux films j'avais vu le premier lors de sa sortie et j'avais bien accroché, j'attendais donc le deuxième opus avec impatience, une impatience redoublée quand on nous a demandé de figurer sur la BO! "Beam me up Scotty!"

Actualitrek : Quand aurons-nous la chance d'écouter votre premier Album?

Matthieu: La sortie est prévue début 2014 mais vous entendrez très certainement des singles avant, qui on l'espère vont vous plaire ! Pour le moment, c'est studio, studio, et studio. Vous serez sûrement surpris par le premier single, mais on ne peut pas en dire plus ...




Saturday, May 25, 2013

Le Star Trek de J.J. Abrams un (bon) Compromis pas une Compromission.



-"Apres toutes ces années parmi les humains tu n’as toujours pas appris à sourire."

"- Les humains sourient toujours pour un oui ou pour un non" (Star trek saison 2 "Journey to Babel" 1967, Amanda la mère humaine de spock parlant à son fils)

Flashback :

« The cage » premier épisode pilote de star trek, 1964 : Le lieutenant Spock débarque sur la planète Talos IV en compagnie de Christopher Pike et d’une équipe d’exploration, le jeune vulcain et son capitaine arrivent près d’une plante aux feuilles bleues et aux tiges transparentes.
Spock sourit jusqu’aux oreilles.

Where no man has gone before, deuxième épisode pilote de star trek 1965 : Spock et son nouveau capitaine, james T kirk joue une partie d’echec serré. Spock est toujours aussi hilare, visiblement peu concentré il perd la partie :
James T kirk le vainqueur dit à son offcier en second d’un ton narquois :Alors vous êtes certains de ne pas savoir ce qu'est l'irritation? Spock : Le fait qu'un de mes ancêtres (pas son père donc?) ait épousé une terrienne…
Exemples des très nombreux accrocs à la continuité de star trek, des points de détails en fait, noyés dans un océan de cohérence ayant façonné l’univers star trek, ses presque 50 ans d’histoire, ses plus de 700 épisodes et ses 10 films.

J’ai lu sur le site UNIFICATION, un article rédigé par Yves Raducka qui a eu la chance d’avoir été un des « happy few » à assister à la projection des 25 minutes de séquences du prochain star trek. présentés à la presse par JJ Abrams lui-même pour sa sortie nationale.

Bien que je respecte cela va sans dire, la position défendue, je suis résolument opposé à l’interprétation orthodoxe voire rigoriste de l’univers star trek qu’a visiblement l’auteur, qui entre autre, pointe les erreurs dans la continuité de star trek que va générer le film de JJ Abrams et regrette l’opportunité qu’aurait constitué, à ses yeux le film star trek the beginning dont l’action devait prendre place pendant les guerres romuliennes et dont le chantier a été stoppé net par Paramount au profit du film « regenerant » l’equipage d’origine de la série classique.

Oui, star trek the beginning ecrit par jendressen sous la houlette de Berman, aurait sans doute été un bon film, le socle de la continuité star trek, certainement encore renforcé, « les fameuses guerres romuliennes », les trous dans la chronologie auraient été officiellement comblés etc…

Pourtant, il aurait à mon sens définitivement enterré la SAGA déjà bien mis à mal par les échecs successifs d’ENTERPRISE et de Star trek Némésis, le film qui a réussi a faire pire que star trek V au box office US.

Pourquoi ?

La première raison, c’est que lorsque star trek s’oriente sur un récit dont le point narratif central est uniquement une guerre cela s’est toujours avéré être :

- un écueil au regard des valeurs prônées par G. Roddenberry, car le sujet central de star trek est, pour faire court, l’exploration et pas la confrontation.

- Le symptôme d’un problème dans le concept general d’une série et une absence d’imagination scénaristique plus largement.

DS9, que j’aime beaucoup par ailleurs en est la parfaite illustration.

En 1993, les producteurs de star trek ont vent de la mise en chantier de babylon 5, une serie concurente basée sur une station spatiale dans le futur.

Deep space nine est mis en chantier.

Apres 2 saisons certes intéressantes, on se rend rapidement compte qu’une onde d’ennui s’est subrepticement abattue sur la coque de DS9 : les épisodes sont lents les scénarios pas toujours reluisants, ni originaux le tout est formidablement statique.

Le problème est qu’il va falloir tenir 7 ans ! on a alors l’idée d’introduire le concept de guerre avec Le dominion cette puissance a peine évoquée durant les 2 premières années, mais dont on saura finalement tout et dans le détail au fur et à mesure du conflit larvé puis totalement ouvert avec la fédération, jusqu’à la fin de la série en 1999.

Dans les 4 dernières saisons on parlera donc beaucoup moins d’exploration mais plutôt de batailles, d’alliances se renversant dans un sens et dans l’autre jusqu’à friser l’invraisemblable :

la geopolitique trekkienne etant à cette époque particulièrement versatile, les cardassiens et les klingons notamment retrourneront plusieurs fois leur veste en 3 ans .

La deuxième et principale raison qui explique que l'on a bien fait d'éviter de produire un film de type "Guerres romuliennes" c’est que pour survivre star trek ne peut pas continuer à se « spécialiser indéfiniment  : avec ses 4 séries , ses 10 films, ses différentes races et cultures développées au fil des ans, Il faudra bientôt ouvrir un cursus universitaire pour prétendre connaitre un peu cet univers et ses principales péripéties.

Pour les fans que nous sommes, c’est génial, on s’amuse à pointer les incohérences à chercher puis à trouver une explication rationnelle pour que cet univers reste exact etc… mais au fur et à mesure de la complexification extrême de star trek, chers fideles, nous avons perdu des ouailles.

Or, si nous avions poursuivi avec une histoire de guerres romuliennes, sans un seul personnage familier, d’aucune série, où le concept général, c’est que les belligérants ne se voient jamais pendant tout le film (pour respecter ce qu’en dit la série classique à son sujet dans l’episode balance of terror.) c’est bien un nouveau record qui aurait été battu mais dans le domaine de la contre-performance au box office.

Rappellez vous ce que disait Rick Berman suite à l’échec de NEMESIS : notre fan-base s'est réduite.

je ne suis pas là pour défendre une rentabilité absolue ou encore le capital des actionnaires de la PARAMOUNT.

Mais si on veut s'en affranchir, tentons de produire le prochain star trek dans un pays collectiviste ou contentons nous des fan films du type star trek new voyages où là effectivement le canon de star trek est religieusement gardé.

je pense que nécessité faisant loi, la Saga se doit aujourd'hui d'être de nouveau populaire et j’ose le dire à la mode.

Majel Barett, disait que les 79 épisodes de la série originale furent 79 occasions de vendre de la lessive

Difficile à entendre pour nous autres trekkers qui avons tendance à sacraliser à outrance "notre série" en oubliant son aspect originairement commercial.

Oui, il faut que star trek soit accessible à un public jeune qui ne connait pas la série ou à un public qui a toujours été retif par a priori à star trek et là je pense entre autre... à nos chers compatriotes.

Tout cela dans l’objectif salutaire de regenerer ou de carrement generer dans certains cas l’interet du public sur la saga toute entière et ce n’est pas une mince affaire.

Ira-t-on se plaindre si demain star trek remplit enfin les salles en France, si du coup la serie classique remasterisée passe sur le cable et si les chaines hertziennes s’intéressent à ces séries qui n’ont jamais eu l’honneur d’une vraie diffusion nationale, je pense à Deep space nine, Voyager et Enterprise ?

Tout ceci à quel prix , un nouveau casting plus jeune (est ce reellement sacrilege ?) quelques incoherences peut etre un peu plus importantes que d’habitude qui viennent contredire des épisodes aussi capitaux que « a piece of the actions » où on voit Kirk qui clairement ne sait pas conduire une voiture à boite manuelle, alors que, horreur on le voit parfaitement conduire jeune enfant une corvette des années 60 (enfin parfaitement, la voiture finit quand même dans le ravin…)

Je ne pense vraiment pas, que nous aurons, à manger notre chapeau avec le film de JJ abrams au contraire : le réalisateur a de la bouteille et il sait qu’il ne peut faire n’importe quoi avec star trek et ses fans.

Outre tous les clins d’oeils qui seront nombreux à des épisodes ou à des lieux mythiques de la serie et que nous ne connaissons d'ailleurs pas encore tous La présence de Leonard Nimoy dans le premier Star Trek d'Abrams, reprenant son rôle de Spock, va bien au delà du gadget.

C’est une sorte de certificat d’authenticité venant montrer que ce film n’est pas un reboot complet mais se veut l’heritier d’une lignée.

De tous les films de type "régénération" qui ont été produit ces dernieres années, Batman, superman etc… ce "star trek begins" sera fidèle à l’histoire et à l’essence des personnages, voilà à mon avis le message.

Croyez vous que Brian de Palma en 1995, aurait pu engager Peter graves dans un mission impossible où il avait été décidé, contre toute décence pour la série, que Jim Phelps serait devenu un salaud ? évidemment non !

Je suis prêt à parier qu’apres le film une encyclopedie ecrite par les plus grands experts de star trek viendra expliquer ou du moins donner des pistes sur les inconsistances apparentes du film.

Même si ce n'est pas le cas, qui se souvient qu’en 1996 la terre est censée avoir été ravagée par les guerres eugéniques ( c’est en tout cas ce qu’indiquait l’épisode space seed en 1967 et le film star trek 2, 1982) pas tous les fans en tout cas, ni les producteurs de Voyager qui, en 1996, ont fait revenir l’équipage du voyager dans une fin de 20e siecle qui ressemblait à s’y méprendre au notre.

Cela nous a-t-il empêché de dormir ?

Thursday, February 04, 2010

Spock reflexions : un nouvel album Star trek, disponible aux Editions Delcourt.

Les editions delcourt poursuivent leur lancée : après l’excellent comics Star trek : Compte à rebours (countdown) qui constituait une prequelle au dernier film de JJ Abrams, et qui explorait les motivations de Nero et les événements qui ont finalement conduit à la création de la nouvelle ligne temporelle, parallèle au star trek que nous connaissons, voici, Spock Reflexions.

J’ai eu l’opportunité et le plaisir de traduire cette bande dessinée en langue française, pour les éditions delcourt, et ce comics est exceptionnel ! :

au dessin, un david messina toujours aussi inspiré, au service d’un récit intimiste brassant tout l’univers de star trek à travers le parcours de son personnage le plus emblématique : Spock.

Le fil conducteur de l’album reste l’amitié indéfectible de Spock envers le Capitaine Kirk, mais les lecteurs auront aussi l’opportunité de croiser 3 autres capitaines de l’enterprise : le capitaine Harriman (Cf star trek : Generations) le capitaine picard (Next ge) et bien sur Christopher Pike (the Cage, the menagerie dans TOS et sa reinterpretation dans le film de JJ Abrams)

C’est aussi une histoire qui traite de l’évolution d’un « homme » au fil des événements qui ont émaillé sa vie : Entant vulcain rebelle dans son rapport avec son père, Vulcain modèle affirmant précisément sa vulcanité au sein de starfleet, pour devenir plusieurs années après, une personne en paix avec elle-même, acceptant sa part d’humanité et son métissage lorsqu’il essaye par exemple d’aiguiller la jeune Saavik dans ses rapports parfois difficiles avec ses collegues humains ou encore, lorsque, contre toute logique il devient ambassadeur sur Romulus pour travailler à la reunification entre Vulcains et Romuliens sans l’accord des gouvernements en présence.

Du grand star trek donc, dans une édition à la finition particulièrement soignée et au format très agréable pour sa lecture.

Il est impératif d’encourager la brillante initiative des Editions delcourt, a tous les fans de relayer, l’info de cette sortie exceptionnelle et d’acquerir ce très bel « objet de culte », dans l’espoir que le catalogue particulièrement etoffé des bandes dessinées star trek jusque là uniquement reservé au public anglophone puisse avoir, au moins pour partie, les honneurs d’une adaptation française.

Pour acheter les 2 albums Star trek déjà disponibles en français cliquer sur les 2 liens suivants :

Spock reflexions :

http://www.amazon.fr/Star-spock-r%C3%A9flexions-Scott-Tipton/dp/2756021075/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1265329492&sr=8-2

Star trek Compte à rebours

http://www.amazon.fr/Star-spock-r%C3%A9flexions-Scott-Tipton/dp/2756021075/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1265329492&sr=8-2


A très bientôt

P-H (Misha) BERREBI

Friday, May 22, 2009

Thursday, May 14, 2009

Star trek en France, Yes We Can ?

Alors que la première semaine d’exploitation en salle du nouveau star trek s’est achevé, un premier bilan et quelques enseignements peuvent d’ores et déjà être tirés:

Si on considère la perspective du verre à moitié vide :

Star trek est un film à très grand spectacle doté d’un budget de 150 millions de dollars, les critiques, dans la presse, ont été quasi unanimes et parfois carrément dithyrambiques, sur ses qualités narratives et/ou visuels.

Pourtant, il n’arrive cette semaine qu’en seconde position du box office avec un peu moins de 434.000 entrées en France, ce qui, en soit est un bon résultat mais n’est pas exceptionnel pour un blockbuster d’une telle envergure.

En revanche, si on considère la perspective du verre à moitié plein :

Considérant l’image kitsch et hermétique qui colle à la peau de la franchise Star Trek en France depuis plus de 20 ans.

Considérant en effet que cette saga est l’objet de dérisions de la part de détracteurs/faiseurs d’opinions depuis tant d’années (cf mon récent article sur M6, cliquer ici

Considérant les scores abyssaux, au box office français, du dernier film star trek en date, « Nemesis » (2003), qui avait rassemblé sur la totalité de sa période d’exploitation, 55000 entrées à peine.

Considérant que pour les autres films récents de la Saga, ce n’était pas beaucoup mieux avec un « pic » de 220 000 entrées pour Star trek VII : Générations, en 1995.

Considérant qu’il est raisonnable de penser que ce Star Trek millesime 2009, tutoiera, sauf incident majeur le million d’entrées avant la fin de sa période d’exploitation, faisant de lui, le film de la Saga, le plus populaire depuis 1980.

Pour mémoire, Star Trek le film de R. Wise avait en effet rassemblé à l’époque 700.000 spectateurs dans l’hexagone , ce qui vient bien confirmer mon analyse dans un de mes articles, sur le fait que c’est finalement la diffusion de la série en France qui aura tué Star trek au Cinema dans nos contrées cliquer ici

Considérant que par rapport au nombre de copies disponibles sur le territoire français le taux de remplissage des salles pour star trek est remarquable, (460 copies contre 700 pour Wolverine)

Alors, Il s’agit donc bien, sinon d’un triomphe, du moins d’une petite révolution pour star trek dans notre pays.

La première véritable brèche dans cette muraille de mépris et d’ignorance qui entourait semble t-il la France dès qu’il était question de Star Trek, et qui l’empêchait d’apercevoir toute la richesse et la cohérence d’un univers de Science Fiction si complexe et portant un message positif sur notre futur.

A nous tous, pas seulement aux fans mais à tous ceux qui ont apprécié le film de prolonger ce coup de butoir en parlant de star trek, en disant à quel point l’image qu’en ont certains est fausse.

Oh bien sûr, en comparaison du raz-de-marée de Star trek au box-office américain, où il a rapporté 80 Millions de Dollars en 3 jours et demi, nous sommes manifestement, avec ce score convenable, loin d’avoir soldé les comptes de la première diffusion trop tardive de la série originale au milieu des années 80' en France.

Cette fameuse image de saga has been a, décidément, la vie dure, et beaucoup de spectateurs qui, en temps normal, se seraient volontiers déplacés au cinéma pour un film de SF d’action et d’aventure à grand spectacle comme l’est le Star trek version J.J. Abrams, ont préfére s’abstenir à la simple évocation de son titre.

Si Révolution il y a, elle ne pourra donc visiblement produire, tous ses effets qu’avec le temps et surtout si, de notre coté, nous profitons rapidement de cette fenêtre médiatique, car elle pourrait vite se refermer.

A nous de relancer l’idée d’une diffusion hertzienne des séries les plus récentes (écrire aux chaînes de la TNT) à une heure où elles seront susceptibles de trouver leur public, après 19h00 ou idéalement en 2è partie de soirée.

Je vois bien next ge en vo sous titrée sur France 5 ou Arte. Enterprise en Version française sur France 2 ou France 4, DS9 et Voyager sur NRJ 12.

A nous de faire redécouvrir la Série classique des années 60 avec ses nouveaux effets spéciaux en faisant un maximum d’échos aux prochaines sorties Blu-ray et DVD de la série qui a tout commencé.

A nous enfin, de montrer que les amateurs de Star trek ne sont pas tous des « Geeks » portant l’uniforme mais des passionnés qui ont une vie, des amis, une famille.

En tout cas si vous avez des propositions d’actions n’hésitez pas à m’en parler.

Saturday, May 02, 2009

Star Trek XI : le Retour d'une émotion disparue

La sortie d'un film star trek a toujours été pour moi, comme pour tout trekker qui se respecte je pense, un grand évenement.

Je me revois en 1988, devant le grand Rex pour aller voir "star trek IV: Retour sur Terre", juste avant qu'il ne disparaisse trop vite des écrans français.

Je me rappelle de l'excitation pendant que je regardais le film, de l'émotion à la vision du nouvel Enterprise-A qui était de nouveau confié au capitaine Kirk et à son équipage.

Je me rappelle 4 ans plus tard la sortie de "Star Trek VI: Terre inconnue" qui concluait en feu d'artifice la présence du Casting original de la série classique

Cette émotion que je croyais disparue, je l'ai enfin retrouvé avec le film de J.J Abrams.

Son Star trek version 2009, m'a totalement transporté : enfin un film au souffle épique aux effets spéciaux hallucinants (Paramount a été bien inspiré d'enfin reprendre ILM, la firme de G. LUCAS qui était absente du générique des 2 derniers films)et en même temps ce retour aux sources des personnages de la série originale avec un casting parfaitement choisi, une histoire rythmée et une action menée tambour battant.

Ce film est une bombe.

Star trek est enfin remis sur les rails !